tala Youssef



La province a fait partie, comme station balnéaire pilote, du premier plan national pour le développement du tourisme au début des années soixante. Elle était très prisée par le tourisme international. Dans les années quatre-vingts, le tourisme national s’y est ajouté. Et puis, après la crise de 1990-91 au golfe, un marasme total s’y est installé. Depuis 1994, il dure chaque année environ dix mois si l’on excepte l’été, quand les émigrés de la province reviennent passer les vacances au pays.
La privatisation, à la fin des années quatre-vingt dix, des hôtels de Maroc Tourist: Quemado (dont certains pavillons sont fermés depuis le séisme de 1994) et Mohamed V (tous deux de 4* à l’époque) n’a pas arrangé les choses. L’hôtel Tidghine à Issaguen, le seul grand hôtel qui soit complètement construit en bois au Maroc, est fermé dans cette bourgade qui fut une station hivernale dans les années soixante et la seule au Nord. En 2001, l’hôtel KARIM (2*) ouvert il y a trente ans est fermé. 2003, le Club Méditerranée d’Al Hoceima, l’un des plus anciens qui fut à une époque le plus important en capacité d’hébergement (1200 lits) au niveau national est fermé lui aussi. La capacité d’accueil touristique est ainsi terriblement affectée.
Cependant et malgré la fermeture touchant quelques unités hôtelières, CHAFARINA’ S BEACH a vu le jour en mai 2003. Sur la plage Tala Youssef, à cinq Km à l’ouest de la ville, ce projet est réalisé grâce à des promoteurs de la région dont M. R. EL MORABITE. D’un coût d’environ 22 millions de DH, ce village touristique est d’une capacité de 80 lits (20 bungalows) et présente tous les services et les prestations d’un établissement de première catégorie. Il est doté, entre autres, d’une piscine, un restaurant, un salon de thé, un piano-bar, une salle polyvalente, une autre de mise en forme, une discothèque, des terrains de sport, un espace pour jeux d’enfants…etc. Et il est question de concevoir dans ce cadre des produits d’animation sportive, culturelle, et artistique. Dans ce sens, des randonnées dans l’arrière-pays encore riche en terme d’écosystème et surtout très beau, figure parmi les projets/ produits de ce village. Il en est de même pour la création d’un petit bateau de croisières. Les mêmes promoteurs ont créé l’agence de voyage CHAFARINAS Tours pour commercialiser leur produit. Et c’est la seule agence sur les six que compte la ville, qui a une activité de tourisme en plus de la billetterie.
Le deuxième grand projet est le village touristique SOUANI, dont les promoteurs sont un consultant italien associé avec MORABEZA VIAGGI § ALIANZ ITALIA, et qui tarde à entamer les travaux. Le terrain retenu pour ce projet se trouve sur la plage Souani sur la baie de Nkor dans la commune d’Ayt Youssef ou Ali à 12 Km environ à l’est de la ville. Le village comprendra deux zones touristiques, l’une de 168 bungalows et l’autre de 290 et 10 villas avec tous les services de restauration, shopping, animation, piscines et terrains de sport. Le coût d’investissement sera de 150 millions de dirhams et créera 660 postes de travail.
Depuis le relancement de l’activité du port d’Al Hoceima après son extension, on parle aussi de la société HOLDING TRANS-MAROC de Négoce- Action qui projette de réaliser la résidence Abdelkrim El Khattabi sur la plage d’Isly (Espalmadero) à quatre Km à l’est de la ville. Le projet comprendra 46 bungalows, deux hôtels de trois étoiles et 24 résidences. On parle également de projets touristiques à Torres et Cala Iris…à 60 Km environ à l’ouest de la ville. Il ne reste donc qu’à penser à un tourisme balnéaire intelligent complété par les produits de culture (riche en histoire…etc.) et ceux de la nature, en l’occurrence les belles montagnes de la région et leur faune et flore.
La rocade méditerranéenne qui passera par la province d’Al Hoceima va plus particulièrement relancer, en plus de la pêche, le tourisme balnéaire en mettant en valeur des parties de la côte inaccessible jusqu’alors. Et on connaît le potentiel du balnéaire par les dizaines de kilomètres des belles et nombreuses plages encore inexploitées pour ne pas dire entièrement vierges. Le manque de toutes les infrastructures étant terrible sauf pour trois ou quatre plages jusqu’à nos jours. A propos de l’infrastructure toujours, L’extension de l’aéroport d’Al Hoceima doit être également impérative afin de créer des liaisons aériennes avec L’Espagne, la France et l’Allemagne en plus de celles de la Belgique et la Hollande qui existent déjà. Cette infrastructure jouera ainsi un rôle dans le développement du tourisme.
L’extension du port dont le gros ouvrage est déjà réalisée, la réalisation de la rocade méditerranéenne que le plan d’urgence pour le développement du Rif central va accélérer, les unités hôtelières qui seront crées aideront à relancer le tourisme. Et il doit cibler les Européens tout proches et les MRE Marocains résidents à l’étranger), bien nombreux en Europe, et dont le taux dans cette province est supérieur à la moyenne nationale. Pourvu que le saisonnier package « Kounouz » devienne une politique mercatique qui durera toute l’année et touchera plus de produits.